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Dans le cadre de la coopération du gouvernement français à l’édification d’un État de droit en Haïti, un magistrat Jérémien, Antoine Rosny Saint-Louis, a été accueilli à la prestigieuse Ecole nationale de la magistrature (ENM) de Bordeaux, en France. L’ambassade de France en Haïti loue sa performance. Le jeune magistrat, pour sa part, compte revenir mettre à nouveau ses connaissances au service de son pays. –

L’École supérieure catholique (ESCDROJ) de droit est pour Jérémie ce que l’École nationale de la magistrature (ENM), situé à Bordeaux, représente pour la France ; uniques espaces d’approfondissement des connaissances juridiques, la première pour le département de la Grand’Anse en Haïti, la seconde pour toute la France.
Jérémie était réputée autrefois le Paris d’Haïti. Et l’intellectuel jérémien, quoique devenu cosmopolite, garde toujours les yeux rivés sur la France et ses prestigieuses institutions en vue de parfaire ses connaissances, en particulier dans le domaine de la science juridique. Les deux pays partagent en fait, à quelques nuances près, le même système juridique.
Grand’anselais formé à l’ESCDROJ, Antoine Rosny Saint Louis, ex-commissaire du gouvernement près le tribunal de première instance de Jérémie, se retrouve depuis août 2015 à l’ENM parmi les auditeurs de justice français, c’est-à dire, dans la perception française, qui comportent un statut relevant de la magistrature ou de celui des fonctionnaires stagiaires. À l’issue de sept mois de scolarité, l’ex-chef du parquet a réussi avec brio son concours. Ce qui l’a habilité à prêter serment le 26 janvier 2016, préalablement à un stage juridictionnel au tribunal de grande instance de Bordeaux (TGI) et à la cour d’appel. Ce stage, commencé en février, s’achève en été 2016.
Déjà détenteur d’un diplôme de la Florida Atlantic University (FAU), aux États-Unis, et d’un Master en droit international des droits de l’homme, obtenu à l’Université Catholique de Lyon, en France, Me Saint-Louis estime que, grâce à ses échanges avec les acteurs du système judiciaire français sur leurs méthode et pratique de travail, ses connaissances se sont enrichies. Ce qui devrait lui peremttre de mieux servir le système judiciaire haïtien. De fait, ajoute-t-il, suite à une requête adressée avant son voyage d’études, au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) et approuvée. «De retour au pays en été prochain, je ne vais plus exercer ma fonction de commissaire du gouvernement au parquet de Jérémie, mais j’aurai à occuper de préférence la fonction de juge et juge d’instruction près le TPI des Cayes».
La coopération française tire une certaine fierté de ce genre d’échange culturel qui porte ses fruits. Ce qui a valu à l’actuel hôte haïtien de l’ENM, Antoine Rosny Saint-Louis, d’être signalé par l’ambassadeur de France, Mme Elisabeth Beton Delègue, dans son discours à l’occasion de la célébration de la fête nationale française, le 14 juillet, à l’hôtel Montana.
Cette fierté est davantage ressentie par les confrères de Me Saint-Louis évoluant au niveau du barreau de Jérémie où il enseignait le droit pénal et le droit international de l’environnement. « Toutefois, il a intérêt à émettre des ordonnances judicieuses en vue d’amener les justiciables haïtiens à reprendre de plus en plus confiance dans le système », a commenté un avocat.

Yvon Janvier [email protected]
Source : Le Nouvelliste